a r'marcher sous la pluie cinq minutes avec toi, et regarder la vie tant qu'y en a

Samuel & Eliott

TALKING TO THE MOON ✻✻✻ Les images te reviennent par dizaines, certaines floues, d'autres très précises, trop précises, comme si elles datées d'hier, revoir ce visage, e ramènes toujours des années en arrières, los des moments heureux, moments qui appartiennent désormais au passé. Tu secoues la tête comme pour chasser ces souvenirs, bien trop douloureux pour toi, et pour le moment. Tu gardes le regard fixé sur ton verre un moment, incapable de le regarder, lui cet étranger, pourtant si familier, tu reconnais ses yeux couleur océan, désormais mer sauvage, emplie de rancœur dissimulée. Tu connaissais tout de lui, tu l'admirais, le vénérais presque, tu voulais devenir lui, être comme lui, mais être toi aussi.
Tu portes le cristal à tes lèvres, bois une gorgée et lèves finalement les yeux vers Samuel, ton frère, assis face à toi, impassible. Autrefois, vos conversations auraient été sans fin, aujourd'hui, tu sais à peine comment lui dire bonjour, bien que cette invitation ne soit pas dans ce but, parler est d'autant plus complexe. Depuis ton retour, tu ignores comment te comporter avec ton aîné, tu le sais toujours là, quelque part au fond, mais comme pour toi, la guerre est passée par là et a fait ses ravages, tu le sais, tu le sens, tu l'as vu dès ton retour, dès que tu as posé les yeux sur Sam, tu as su. Mais, tu sais que la guerre n'est pas la seule responsable, tu la blâmes pour te rassurer mais tu sais parfaitement que ton départ pour Londres n'est pas resté sans conséquence. Si Mina te le reproche très franchement, tu sais que Sam en a souffert aussi, mais ne le dira jamais.

Tu fais glisser ton verre sur le bois de la table, dans un soupir. Ton regard toujours fixé sur Samuel. Tu es là en tant que petit frère mais c'est pourtant le sergent qui romps finalement le silence pesant. "Je vois que t'es d'humeur bavard aujourd'hui" Tu lances ta remarque dans un ton sérieux avant d'attraper une cigarette pour la coincer entre tes dents, le temps de l'allumer. Tu te redresses sur ta chaise, puis continues sur le même ton, "ça ne t'ennuies pas si je te poses, quelques questions?"
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