Un ≈ Whisky le matin, un et puis deux verres. Depuis gamine qu’elle s’enfile l’alcool au gosier, trop d’années pour encore en ressentir les effets, vieille habitude. Pas d’eau, juste la gorge déboitée. Deux ≈ Fanée la beauté, mensongère de ses charmes, vendeuse maladroite. La jambe gauche est une calamité, morceau raide, à la douleur d’un client mécontent. Chairs rognées. Maladie à l'oeil gauche, aussi. Vision boiteuse. Putain sans valeur. Trois ≈ A l’envie d’écrire, et de lire, de comprendre ce qui se dessine sur les livres, les lettres qui s’emmêlent, les questions qu’elle n’ose pas poser. Gamine de la rue, éducation zéro. Quatre ≈ Le vieux piano qui trouve grâce à ses yeux, la capacité de reproduire les sons entendus sans être capable de comprendre une partition. Des notes, des sons, tout est rejoué sur les touches blanches et noires. Un talent il parait. Un passe-temps qu’elle dérobe à la vue du patron et des autres filles. Cinq ≈ Ecorché la jolie qui cache les stries de ses jeux. Les paris qu'elle accepte de son diable pour quelques récompenses. Six ≈ Enfant du diable. Rousse. Confondue avec les irlandais. Son accent qui prouve le lien à la terre londonienne. Sept ≈ Des babioles qu'il lui donne, des précieux qu'elle cache sous le parquet. Pie voleuse. Amoureuse des objets sans en connaitre la valeur. Breloques qui deviennent trésor. Huit ≈ Coup de rasoir. Trois corps dans les draps de pourpre. Meurtres par impulsion. Neuf ≈ Se lave, re-lave les mains et le corps continuellement, pour faire disparaitre les clients, à l'espoir d'une pureté retrouvée. Dix ≈ Vulgarité et peur de rien. Les mots qu'elle envoie à la gueule des mécréants, les coups qu'elle se prend, le sang aux lèvres, et elle recommence.

T'es arrivé ici comment ? ≈ on m'a vendu le lien. Tu penses quoi de ce joyeux bordel ? ≈ qu'il est foutrement beau. Un truc à nous dire ? Une petite cassdédi ? ≈ saskia n'est pas gratuite, elle a besoin d'argent pour son whisky . Le mot magique pour passer ≈ce n'est pas personnel, c’est uniquement les affaires   .

L’enfant braille de la naissance, il gueule pour qu’on l’écoute, il gueule pour qu’on pose un regard sur lui, mais ça pue les entrailles par là, les poissons invendus et les charognes animales. Une gamine jetée par une mère chienne. Des voisins qui voient la scène, arrêtent la malheureuse, le crime d’un enfant abandonné. Elle s’échappe et ne revient pas. L’enfant saccage ses poumons à trop hurler. Petit chose fragile laissée pour morte, bébé qui ne meurt pas, qui ne veut pas rejoindre les putrides à la terre. Des bras prennent le poupon dégueulasse, une mère pour trop d’enfants, une femme qui tient un orphelinat. Anne, c’est le prénom donné, c’est le prénom raturé. Dix ans. Elle est la plus vieille, les autres partis, une place qu’elle doit céder. Pas de quoi la nourrir. Va bosser si tu veux gagner ta place. La rouquine s’évade dans les rues, goute à la liberté, et devient camarade des garçons. Cheveux coupés courts, pantalon et cigarette, elle est une parfaite menteuse, petit bandit des rues, sale rat qui dépouille les plus riches. Une poche par ici, un bijou par là. Treize ans. Elle se faufile derrière une silhouette, elle court depuis plusieurs semaines, à l’envie d’y mettre sa main dans la poche qui dégueule l’argent sale. Petite fouineuse qui n’a pas le temps d’agir. Il est trop rapide. Elle chute. Ne s’excuse pas. Grogne. La promesse de recommencer. Le jeu de quelques semaines, le défi qu’on lui lance, elle dit oui et poursuit l’inconnu. La main qu’il tend, l’enfant prisonnière des crocs. Une cage pour son enfer.

Une page qu’elle montre, une peinture reproduite. Rembrandt qui dévoile son épouse vêtue de rouge. « C’quoi son nom ? Elle est belle » Elle ne sait pas lire, personne ne lui a appris. Un autre nom pour sa carrière. C’est ce qu’il lui a dit. Anne. Ce n’est pas vendeur. Pas assez putain. « Saskia » répond l’homme.

Putain. L’amour de leurs envies jaunes. Les cuisses ouvertes, cette position ou celle-là, la bouche fermée, et ta langue s’il te plait. Elle s’oublie à leurs volontés, ploie et attend. Le corps est un instrument, la peau qu’elle gratte chaque soir, comme une maladie incrustée à la chair, leur odeur, les paluches fermes qui laissent des bleus. Ils ne repartent jamais de la chambre, ils restent avec elle, ancrés sur sa chair, dans sa caboche, partout. Des fantômes. Un soir. Vitriol jeté par un inconnu, les jambes visées, une qui prend le tout. Les chairs rognées. Amputation qu’on murmure. Miracle certain. Membre qu’on lui laisse mais la douleur lui fait regretter d’avoir gardé la patte. Bonne à rien. Des semaines plus tard, elle remarche, boite mais la plaie en fait fuir plus d’un. Vers le boss qu’elle se tourne, toujours à trainer dans son ombre. « J’rapporte plus rien, j’suis foutue. Personne voudra d’moi. R’gardez ce qu’il m’a fait » Poupée chiffonnée. Poupée pour les volontés du patron, prisonnière. Issue de secours absente.

27 ans. Trop jeune pour être renvoyée. Totalement foutue. Quelques-uns qui ne sont pas regardant, qui acceptent encore. Un ogre qui veut d’elle.

saskia est parfaite   vraiment, j'ai adoré la découvrir et te lire, ce fut un véritable plaisir garde moi un lien surtout    

Bravo coco, finalement t'es pas trop mal barré pour survivre à Birmingham.   Avant de pouvoir te la couler douce, va falloir que tu bouges tes miches ! Parce que ouais, y'a pas de salaire sans travail et tout ce foutoir - j'suppose que tu connais. Dans tous les cas, tu vas d'abord aller recenser ta tronche, parce que bon ce serait triste qu'un autre vienne te la chourer. Ensuite, la case nous informer du reste est aussi obligatoire, on veut savoir ton métier, où t'habites, ton rang si tu fais partie d'un gang ou des autorités, bref, tout ça rien que pour le plaisir de bibi.   Ensuite, tu pourras faire ta fiche de liens, un scénario seulement si t'es sage et pour terminer ; tu pourras RP. Ouais, j'sais qu t'as pris autant plaisir à m'lire que j'en ai pris à écrire.   En cas d'pépin le staff est là pour toi, va vers les autres et va pas faire ta mijaurée - dans c'te ville de toute manière t'as pas à l'être.